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copy Luc Corbaye

La Pièce

Vie de la révolutionnaire Pélagie Vlassova de Tver
D'après le roman de Maxime Gorki
Texte de Bertolt Brecht - Musique de Hanns Eisler

1905. La Russie tsariste. L'histoire d'une vie. Le récit d'un apprentissage. Une fable qui transcende l'Histoire. Une fable à la ligne épurée. L'histoire d'une femme qui apprenant à lire un livre apprend à lire le monde. Forte de son modeste mais inestimable acquis, elle ne peut plus voir le cours de sa vie s'écouler sans mot dire. Si le monde tarde à changer, sa vision en est révolutionnée. Et celle-ci entraînera une action nouvelle. De son long apprentissage, elle retiendra : "Quand ceux qui règnent auront parlé, ceux sur qui ils régnaient parleront. Qui ose donc dire jamais?"

Informations pratiques

Du 07 novembre au 06 décembre 2008
20h15 - Du mercredi au samedi
Renseignements et réservations : 04/377 61 18

Usine CSI - Rue de Boncelles à OUGREE
(L'itinéraire flèché)

Le Lieu

Le Lieu
USINE CSI à OUGREE

mercredi 22 octobre 2008

Qui est Bertolt Brecht?

Né dans une famille bourgeoise, Brecht entreprend des études de philosophie puis de droit à Munich en 1917.
Il écrit sa première pièce à vingt ans : Baal. Cette pièce met en scène Baal, un génie qui n'aspire qu’au néant. Le héros subit, il ne revendique pas. Dans sa seconde pièce Tambours dans la ville (1922), Brecht situe l’action dans un cadre réel : l’Allemagne d’après guerre, Berlin en 1918. La pièce relate une révolution avortée : le personnage central ne peut mener une révolution car il est trop ancré dans ses valeurs bourgeoises. Cette pièce lui vaut un prix national, le prix Kleist. En 1923, Brecht est engagé comme conseiller littéraire aux Kammerspiele de Munich puis de 1924 à 1926 au Deutsches Theater à Berlin.

Le théâtre épique, forme dramatique conçue par Brecht, apparaît comme tel dans Homme pour Homme (1927). Ce style épique implique l’instauration d’une distance incitant le spectateur non à adhérer totalement à l’action et aux personnages mais à les comprendre voire à les juger. De plus, les acteurs ne doivent faire preuve d’aucune sensiblerie. Le spectateur est éloigné des personnages pour qu’il les voie avec le monde qui les entoure, pour qu’il les reconnaisse comme acteurs et produits de ce monde. Enfin l’action ne se déroule pas de façon continue mais elle est entrecoupée de commentaires tenus par chacun des personnages dont la fonction est soit explicative, soit ironique.
En 1928, l’Opéra de quat’sous marque le succès public du théâtre épique de Brecht.
Ce rôle de distanciation, de commentaire, sur le texte lui-même est le plus souvent rempli par les chants. Ecoutons ce que dit Brecht à ce sujet : « En effet, plus délibérément encore que dans aucune autre pièce de théâtre épique, on a, dans La Mère (1931), utilisé la musique pour amener le spectateur à prendre cette attitude d’observateur critique que nous avons déjà analysée. ». La musique d’Eisler n’est pas du tout ce qu’on appelle une musique simple. Elle explique et soutient la fable sans jouer sur l’émotionnel comme dans d’autres formes du théâtre chanté. Les émotions qu’elle provoque naissent de la compréhension et de l’empathie pour les héros, pas d’un enivrement superficiel.

Avec les pièces didactiques des années 1929-1932 (le Vol au-dessus de l’océan, Celui qui dit oui, celui qui dit non, etc.), Brecht développe une contre-culture révolutionnaire en jonction avec le mouvement prolétarien. Par cette forme didactique, Brecht conquiert d’autres publics que le public bourgeois : les enfants des écoles, les membres des unions de jeunes, des associations prolétariennes et surtout des chorales de travailleurs, fort nombreuses à l’époque. L’objectif avec ce type de théâtre est non pas de chercher à divertir mais à instruire, à éduquer. Il y exprime la nécessité de changer le monde mais n’explique pas le contenu de ce changement. Dans ces pièces, le révolutionnaire brechtien est seulement un type, une attitude critique pas un homme.
Dans La mère, Brecht met en scène une révolutionnaire qui agit pour changer le monde. Au départ, Pélagie est méfiante envers les révolutionnaires, et son adhésion au communisme s’opère progressivement selon un processus d’éducation, en se transformant elle-même et en transformant la société dans laquelle elle vit. La mère est le récit d’un apprentissage.
En 1933, Brecht quitte l’Allemagne pour un exil de 15 ans. Durant cet exil, il écrira de nombreux poèmes, des textes théoriques, des romans et plus de dix pièces qui constituent son répertoire le plus populaire : Mère Courage et ses enfants, Le cercle de craie caucasien, etc. En 1948, il part à Berlin-Est où il fonde en 1949 le Berliner Ensemble avec son épouse, la comédienne, Helene Weigel. Désormais, Brecht consacre l’essentiel de son activité à diriger cette troupe et à expérimenter son oeuvre avec elle.

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